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biographie
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livret
compilation Poydor C'est en Hollande - « Pays aussi plat qu'un plat » - que Benedictus Albertus Annegarn (né à La Haye le 9 mai 1952) passe les six premiéres années de sa vie. Aux débuts de « l'Europe des six », son pére, traducteur, s'installe à Voluwé St Pierre dans la banlieue de Bruxelles où Dick fréquente l'Ecole Européenne, intégre le mouvement scout avec le totem de « marmotte rouscailleuse ». Une expression qui le résumerait assez bien. Sa premiére guitare, Dick Annegarn l'emprunte à son frére aîné. Et sa premiére chanson en français lui paraît tellement ratée qu'il passe aussitôt à l'anglais. Adolescent il participe à un chantier de reconstruction de village dans les Cévennes et découvre le sud de la France (où il vit actuellement). Aprés le « baccalauréat européen » (1970) il commence à Louvain des études d'agronomie, trop éloignées du concret à son goût et s'en lasse trés vite. Lors de sa venue à Paris il découvre la vague folk et les « hootenannies » organisés au Centre Américain par Lionel Rocheman. Il y croise Marcel Dadi, Bill Deraime, Hervé Cristiani et trouve naturellement sa place avec quelques standard de blues, de gospel, quelques chansons de Brel (« L'Eclusier », « L'homme de la Mancha ») et « se fait la main avec les petits trucs » -sic- qu'on retrouvera sur son premier album. Il fait sa premiére télé avec le Petit Conservatoire de Mireille dont il s'éloigne vite puis il tourne avec Marcel Dadi, Maren Berg, une chanteuse d'origine allemande et l'étonnant musicien vietnamien Trang Quang Haï. Aucun de ces épisodes ne le satisfait. Il envisage de rejoindre la Belgique (« Bruxelles attends-moi j'arrive »). Il rencontre alors Jacques Bedos, directeur artistique chez Polydor qui « le met en confiance parce qu'il lui fait confiance » -sic- Annegarn signe un contrat d'exclusivité de cinq ans et enregistre en trois jours l'album qui paraît en mars 1974. « Comme un exercice de style » affirmera-t-il plus tard. Avec des chansons se référant si peu à l'époque qu'elles n'ont pris aucune ride encore aujourd'hui. « Trouveur » comme l'étaient troubadours et trouvéres, il jongle avec les mots et les sons, oscille sur le fil entre dérision et gravité, joue avec la syntaxe. Son origine, son accent lui conférent une folle liberté et on ne peut qu'applaudir le virtuose atypique. Sa chanson « Bruxelles » grimpe dans les hit-parades, son « Géranium » fleurit nos transistors et son « Pére Ubu », « venu d'un pays pas trés loin d'ici », pose « son gros cul » sur les ondes. En mars 74 il chante à l'Olympia dont il partage la scéne quelques mois plus tard avec Pierre Vassiliu. Il lui suffit alors, trompettes de la renommée aidant, d'emboîter le pas à ce succés tout neuf. De poursuivre. De produire. Son second album 'aussi inventif et plus maîtrisé que le précédent- paraît en février 75 (« De bémols et de diéses », « La fille m'a dit », « Le roi du métro »') Il refléte déjà le mal être du chanteur résumé en un mot : « frysoschénie ». Comme si son métier 'chanter, se livrer, paraître, s'exposer- passait par un dédoublement, la perte d'une partie de soi, la naissance d'un autre moi. Ailleurs il évoque ses « polymorphoses », l'ambivalence de son sentiment à l'égard de lui-même (« Je suis plusieurs, je suis toute une famille, je m'aime et je m'haïs »). Bref ! Prise de tête plutôt que « Maman Bobo ». Son troisiéme paraît à l'automne 75. En quittant ses fonctions de directeur artistique Jacques Bedos emporte le « contrat confiance » établi entre le chanteur et la maison de disques. Le succés de « Mireille » -l'histoire d'une mouche apprivoisée qui finit sous le coup de pouce farouche d'un barman- éclipse les autres chansons (« Maison à vendre », « Coutances », Golda »') d'un album qui a demandé des mois d'élaboration. C'est en producteur indépendant et avec les musiciens d'Albert Marcoeur qu'il enregistre ensuite « Anticyclone » (1976). Celui-ci correspond davantage à ses aspirations mais passe peu à la radio. Dick Annegarn enchaîne les concerts, vit de son activité et s'en démarque. Il ne se veut le porte-parole de personne mais un homme, un citoyen qui écrit, revendique le caractére subjectif de la chanson. Il affirme que « l'art est un divertissement qui donne bonne conscience à ceux qui le pratiquent, rend inactifs ceux qui le consomment, dans un contexte où chacun doit se battre pour vivre, manger se loger ». Au fil de tournées dont la réussite dépend de l'organisation, du choix des lieux, de l'information, il tente de faire évoluer le rapport public-scéne, de l'élargir avec un « souk mobile » permettant à des artisans de proposer, soirée aprés soirée, leurs denrées, leurs produits, leurs créations. Aprés un passage au Théâtre de la Ville et toujours dans le même esprit, il innove avec « Tâche d'Huile », une tentative de journalisme itinérant qui consiste à lire derriére un écran de télévision maison les témoignages du vécu de chacun recueillis dans la ville précédente. « Tâche d'huile -note-t-il au moment du bilan- a été pour moi le révélateur du désapprentissage des individus pour témoigner au fur et à mesure de leur histoire, de leur gêne pour communiquer. C'était une derniére tentative de faire fructifier le capital énergétique que représente une multitude d'individus' pour autre chose que le culte d'une personnalité ». Au bout des 60 000 kilométres parcourus dans l'année il n'a plus qu'une certitude : celle d'être précédé d'une image et attendu dans des salles de spectacle transformées en lieux de cultes ! Pour compléter le nombre de 33 tours qu'il « doit » par contrat à la firme de disques il enregistre un double album -«De ce spectacle ici sur terre », avril 78- à la Maison de la Culture et des Arts de Créteil. Et il choisit l'Olympia, « le temple du music-hall », pour annoncer qu'il quitte la compétition et ne fera plus la promotion de son affiche. Il remet à la presse un dossier d'une quinzaine de pages, « La rock-industrie et moi » et assure qu'à vingt-six ans il a beaucoup à vivre. « Je ne casse pas ma guitare mais j'irai faire sécher mes chaussettes ailleurs » confie-t-il. Il investit alors dans l'achat de deux péniches '« Le Gueux et la Gueuse »- les raméne d'Anvers sur les bords de la Marne, les aménage lui-même, scie, soude. Il crée une association, un « café-limonade » qui accueille les gens du voisinage et, sur l'atelier flottant, met en pratique responsabilisation de chacun et autarcie. Le refus de toute subvention pousse le citoyen-chanteur à se produire ici ou là 'selon ses propres régles- lorsque manque l'argent. L'album « Ferraillages » enregistré au Théâtre de Sartrouville avec le bluesman Robert Pete Williams (1979) témoigne de cette période durant laquelle « Radio Ubu », la seule radio sans antenne, prend le relais de « Tâche d'Huile » sous la forme d'un micro ouvert mis à la disposition de l'assistance. Lui se veut artiste local 'même s'il change de localité- témoin de sa vie au jour le jour. Bien avant que le mot « citoyen » ne connaisse la faveur dont il jouit aujourd'hui dans le discours ambiant il imagine une démarche ramenant les choses à leur juste mesure : celle du « Je citoyen ». L'album suivant paraît sous ce titre alors qu'il s'apprête à donner trois concerts dans le mythique music-hall de la Rive Gauche, le Bobino de Brassens, Léo Ferré , Barbara' Depuis il donne de ses nouvelles sous la forme d'un album tous les quatre ou cinq ans et de concerts toujours exceptionnels. Au gré de centres d'intérêt qui se renouvellent, il s'installe ici, part se fixer plus loin. Il invente ses chemins. Lecteur de Rimbaud il l'a toujours su'. La vraie vie est ailleurs. M. Den Bakker |
Benedictus Albertus Annegarn naît à La Haye (Pays-Bas) le 9 mai 1952. Si souvent, le public a cru qu'il était belge, c'est que dés ses six ans, il vit à Bruxelles où ses parents le placent à l'Ecole européenne. Il y reste de 1958 à 1970. Dick ne suit aucune formation musicale, mais apprend (brillamment) la guitare sur celle de son frére. Aprés l'école, il s'inscrit en fac d'agronomie, toujours à Bruxelles, mais le virus de la musique et de la poésie le pousse à émigrer vers Paris pour tenter sa chance comme chanteur. Il débarque donc dans la capitale française en 1972. En fait, outre la musique, c'est aussi l'expérience de la vie en communauté qui le tente. Aprés donc un passage en Lozére, région du centre de la France qui à cette époque attire beaucoup de hippies, il remonte sur Paris. Trés vite, il se fait un nom dans les milieux folks de l'American Center à la Mutualité. Mireille La musicienne Mireille, figure légendaire de la chanson française, repére Dick Annegarn et l'accueille dans son Petit Conservatoire qui, à l'époque, fait autorité. Avant lui Françoise Hardy ou Hugues Aufray y ont fait leurs premiéres armes. Doué pour l'écriture, Annegarn se fait un nom grâce à ses textes poétiques, voire avant-gardistes et surréalistes. Mais déjà, la vie parisienne, ses faux-semblants et la superficialité d'un certain milieu artistique le lassent. Il songe à retourner en Belgique lorsque Jacques Bedos, directeur artistique chez WEA le récupére au vol. Grâce à lui, Dick Annegarn enregistre son premier album, "Sacré Géranium", qui sort en décembre 1973. Ce 33 tours renferme certains de ses plus grands titres dont "Ubu", "Bébé éléphant" et surtout "Bruxelles". En mars 1974, il monte en vedette sur la scéne de l'Olympia, concert qui marque sa reconnaissance rapide au sein de la profession. Dés septembre, il fait son deuxiéme Olympia. Suivent un Palais des Congrés et plusieurs tournées. Son deuxiéme album "Je te vois" sort en janvier 75, suivi de prés d'un troisiéme en novembre, "Mireille". De novembre à janvier 76, il entreprend une tournée française puis canadienne. 75 est aussi l'année de sa rencontre avec Albert Marcoeur, musicien insolite et peu connu de la chanson française, souvent surnommé "le Franck Zappa français" pour son travail avant-gardiste et inclassable. Un tel artiste ne pouvait que séduire Dick Annegarn qui partage l'affiche de l'Olympia avec lui en octobre 75. L'année suivante, ils auto-produisent ensemble l'album "Anticyclone". Fin du premier acte Du 2 au 6 mars 76, Annegarn est au Théâtre de la Ville à Paris. En 77, il sort l'album "Zoum", puis repart pour une longue tournée qui donne lieu en 78 à un album live "De ce spectacle ici sur terre". C'est lors d'une conférence de presse organisée pour la sortie de ce dernier disque que Dick Annegarn envoie un pavé à la face du showbiz français. Ce jour-là, il annonce son départ du monde de la chanson en réaction au conformisme et à l'hypocrisie de ce milieu dont il s'est toujours senti étranger. Sa lassitude est telle qu'il préfére sa liberté aux compromis. Du jour au lendemain, Dick Annegarn disparaît de l'avant-scéne musicale. Mais si le métier lui en tient rigueur, le public, déçu, est cependant solidaire de sa décision. Une nouvelle vie commence pour le chanteur, mais il ne disparaît pas totalement. Aprés un nouveau passage en Lozére, il sort un album en 1979, "Egmont & FF Boom" avec le Belge Daniel Schell, ainsi qu'un album live "Ferraillages". Polyvalence Au cours des années 80, il s'installe sur une péniche à Noisy-le-Grand dans la banlieue parisienne. Là, pendant plusieurs années il va activement participer à la vie locale en créant des associations de quartier. Annegarn accorde un énorme intérêt pour la vie associative, les rencontres et le dialogue. Il fréquente beaucoup les populations jeunes et moins jeunes de banlieues issues d'horizons sociaux et géographiques les plus divers. Il va même jusqu'à ouvrir un café-épicerie et à monter un centre de journalistes amateurs. Mais les autorités locales ne voient pas toujours son action d'un bon œil. Il entreprend également de nombreux voyages. Le Maghreb, le Cambodge, l'Ethiopie font partie des étapes essentielles. Le Maroc devient même un de ses lieux de résidence. Au niveau musical, Dick Annegarn fait quelques apparitions au cours des années 80. En 1981, il sort l'album "Citoyen" avec le musicien Jean-Philippe Goude et monte sur la scéne de Bobino (Paris) pendant trois soirées de juin. En 1984, il publie "140 BXL", suivi en 85 de "Fréres", un de ses plus beaux albums, arrangé par l'accordéoniste Richard Galliano. Cette année-là, il est invité du festival du Printemps de Bourges en avril. En novembre 86, il monte sur la scéne du Zénith (4000 places), preuve que le public ne l'a en aucun cas oublié. A cette occasion, les médias se souviennent de son existence ce qu'ils semblaient avoir oublié depuis quelques années. Annegarn est aussi un homme de théâtre et aime allier la chanson à la comédie comme dans son spectacle qu'il crée en 1987, "Un Belge imaginaire". En 88, c'est le jazzman féru d'improvisation qui se produit au festival de jazz du Mans, dans l'ouest de la France. Puis en 89, il est au New Morning, un peu dans le même registre, avec le Dick Annegarn group. Réapparition Petit à petit, Dick Annegarn refait surface aux yeux du monde musical. Si certains ne l'ont jamais perdu de vue, beaucoup le découvrent ou le redécouvrent. En 1990, sort "Ullegara" en avril, puis en 91, "Chansons fleuves". Il est à l'auditorium du Châtelet en février 91, puis part en tournée au Québec et au Cambodge. En 92, il passe au Café de la Danse et en 93, l'année de son album "Inédick", il passe à nouveau au New Morning. Désormais, la musique est redevenue son activité principale. Il écrit la musique du premier film de Thomas Bardinet, "le Cri de Tarzan" et publie un recueil de ses premiers textes. En outre, il monte une piéce de sa composition, "2112", une politique-fiction multimédia. Il investit encore une fois le New Morning le 28 septembre 1995, puis se produit dans le nord de la France à Lille du 11 au 16 octobre. Lille est son nouveau port d'attache. Il a quitté la banlieue parisienne pour la banlieue lilloise, à Wazemmes, région ouvriére où il se sent chez lui. Vincent Frérebeau, directeur artistique chez WEA, fait signer un contrat à Dick Annegarn sur le label Tôt ou Tard. Il commence alors l'écriture et l'enregistrement d'un nouvel album. En avril, il retrouve le New Morning avec le quatuor Tir-Corde rencontré à Lille, avant d'entamer une tournée avec Mathieu Boogaerts, jeune chanteur de 27 ans révélé en 96 avec l'album tendre et minimaliste "Super". Les deux artistes, en dépit de leur 28 ans de différence, partagent un répertoire et une sensibilité trés proches, et leur série de concerts rencontre un vrai succés. En novembre 97, sort l'album "Approche-toi" qui marque le retour médiatique de celui qui, 20 ans plus tôt, avait fuit le brouhaha artificiel d'un certain milieu artistique. Cet acte considéré comme suicidaire à l'époque, a finalement redonné vie à l'artiste Annegarn. Du 26 au 28 mars 1998, il est au Bataclan à Paris pour trois soirées avec ses amis marocains du Raïs M'Hand. Puis, il reprend le chemin des tournées à la rencontre du public. |
ANNEGARN
manages to be metaphysical
Dick Annegarn is a French-speaking lyricist and composer of Dutch origin. He started his career in the early seventies and goes on producing albums: his most recent album was released in 1997 (APPROCHE-TOI, which means "get closer"). The double album which I'm reviewing is a selection of his early songs. With tunes like "Mireille", "Bruxelles" or "Sacre geranium", the album includes some of Annegarn's best-known musical feats. It is true that, from the very beginning, Annegarn invented a style, his own style; whenever you put on a song by Annegarn, you can immediately guess that, after the musical intro, his warm and deeply contrasted voice will be heard. The guitar is omnipresent, and it can be said that, as a musician, Annegarn is "Technically Inspired": this expression sums up the almost perfect and fully harmonious blending of virtuosity and soul which he proposes to his audience. The lyrics are very impressive as well, though they will be lost on people who do not speak or understand French. Here and there, Annegarn uses puns, but, on the whole, the stories he sings are fraught with "the poetry that is there". Thus, Annegarn manages to be metaphysical while indulging in very material concerns: Prés de l'eau / prés de l'au-delˆ / prés de l'eau de la fontaine /prés de l'eau de la fontaine /// prés de l'eau de la fontaine / se trouve un ruissel / que j'aime autant / que les arbres et le vent / qui battent le temps / le temps d'une mesure / et au fur a mesure / que les champs avancent / la faune et la flore / et les métaphores / entrent en transcendance / en transes - formation / en transformation (excerpt from LA TRANSFORMATION) J'ai perdu ma tribu / Tous mes fréres et mes soeurs / Que sont-ils tous devenus? / Et surtout, pourquoi ne me cherchent-ils pas? / Je trouve ça ingrat, pas sympa. /// Je suis un bébé éléphant égaré / Papadapapalaya / Voulez-vous / s'il vous pla”t / me rechercher? (excerpt from BEBE ELEPHANT) Let me give you a rough translation for the latter quotation: I'm lost far away from my tribe / Oh my brothers my sisters / Where oh where are they / The worst is they're not looking for me / I'm forsaken I think it's hard / I'm only a lost baby elephant / Papadapapalaya / Please tell me / Couldn't someone / Look for me? I suppose this must sound rather weird, but it's only a translation and you don't have the music either. So... buy it! listen to it! You'll find out why French people are so proud of their "chanson francaise", which is a musical genre of wide extent which has no patriotic undertones whatsoever: the proof is that most ÒFrenchÓ artists are NOT French (Brel was of Belgian origin, Annegarn is Dutch, etc.) Guillaume Cingal |
DICK ANNEGARN : LA RENAISSANCE Le Hollandais francophile investit la scéne parisienne du Bataclan du 26 au 28 mars. Chanteur, guitariste génial et poéte avant-gardiste en son temps, voire un tantinet surréaliste, Dick Annegarn fait enfin un vrai retour sur scéne aprés de longues années de semi-absence volontaire. Né à la Haye en 1952, en transit un temps en Belgique et finalement implanté en France, Dick Annegarn est l'artiste européen par excellence. Il débarque à Paris en 72 et sort un premier album remarqué dés 73, "Sacré Géranium". Quelques tournées et plusieurs disques plus tard, Annegarn en plein succés annonce lors d'une conférence de presse mémorable, sa volonté de quitter le monde du spectacle en réaction àun show-business, selon lui, hypocrite et conformiste. On est en 78. Ce départ en fanfare ne plonge cependant pas le chanteur dans l'oubli. Au contraire, ses disques continuent à se vendre, et certaines de ses chansons ("Bruxelles", "Ubu") restent des titres-phares des années 70. Quant à son emploi du temps depuis 78, il fut bien rempli. Installé sur une péniche en banlieue parisienne, il crée des associations, ouvre un café, s'occupe des jeunes du coin. Il voyage aussi. L'Asie et le Maghreb sont ses destinations privilégiées. Dans les années 80, Dick Annegarn réapparaît petit à petit dans l'actualité musicale pour le plus grand bonheur de son public. Mais c'est avec les années 90 qu'il renoue avec le devant de la scéne. Son album "Approche-toi" (Tôt ou tard/WEA), sorti en 97, est célébré par la critique. Au Bataclan, puis en tournée, accompagné du groupe berbére Raïs M'Hand, de trois violons et d'un accordéon, Dick Annegarn va donc présenter 22 titres, nouveaux et anciens. Aprés presque 20 ans de bouderies envers le monde du spectacle, espérons que Dick Annegarn va enfin se trouver une place solide et méritée dans la chanson française. Catherine Pouplain |
1952.
Benedictus Albertus Annegarn wordt te Den Haag geboren als laatste van
vier kinderen. De moeder zegt dat Dick vroeg door ‘de wind’ wordt opgepakt.
Vader is tolk voor de NAVO. 1958. De Annegarns emigreren naar Brussel
waar vader werkt voor het beginnende EU. Op de Europese school komt
Dick in contact met een meltingpot van culturen. Hij leert de Franse
taal op het schoolplein. Hij is heel nieuwsgierig en is gefascineerd
door onbekende landen en culturen. Het liefst zou hij snel een echt
beroep leren. Dick leert zichzelf gitaar spelen op een instrument van
zijn broer en speelt al snel in bandjes. Zijn gevoel ligt niet bij de
glamour van de grote consumptie popmuziek maar bij de authenticiteit
van Amerikaanse blueszangers die diepe indruk op hem maken. Ergens tussen
de blues en folk vindt hij een persoonlijke stijl en schrijft zijn eerste
liedjes. Daniéle Coursange |