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Dick Annegarn - Le Hollandais volé

Où l'on apprend quel maléfice le tint loin des studios, et quel sortilége nouveau l'y lie. Où le chanteur s'affirme voyageur, amateur de voyous et dévoyeur de voyelles. Où l'on découvre l'histoire édifiante de quelques chansons récentes et intéressantes. Où l'on devine des avenirs solitaires et lumineux qui s'approchent.

Découvert en 1973 via la scéne folk parisienne, le hollandais Bénédictus Albert Annegarn (né à La Haye le 9 mai 1952) imposa en quatre albums son style unique: télescopage de mots précieux et quotidiens, intonations tra”nantes, jeu de guitare émérite. Quand il jette l'éponge en 1978, c'est pour naviguer sur d'autres canaux, et se salir les mains loin du show-biz. Quelques albums autoproduits jalonnent les années 80, et l'aube des années 90 : " Fréres ", " Chansons Fleuves ", " Ullegarra ", " Inédick "... L'heure du retour a sonné fin 1996, avec la sortie d'un " Best of ", une tournée en duo avec le jeune Mathieu Boogaerts, et maintenant l'album " App10che-toi ". Autant de bonnes raisons de l'approcher, précisément.

A la sortie de votre " Best of ", fin 1996, vous déclariez aux Inrockuptibles que personne ne voulait de votre nouvel album. Depuis, vous avez pourtant signé avec Tôt ou Tard, un label de Warner Music, qui a sorti cet album le 31 octobre 1997. Quels ont été les éléments déclencheurs ?

Il s'est passé que... je ne suis pas mort, tout simplement. Ni physiquement, ni professionnellement. J'avais prévenu Christophe Karcher, mon éditeur chez Warner Chappell, que s'il me trouvait un contrat, je ne dirais pas " merci " mais " enfin ". J'ai trouvé chez Tôt Ou Tard. D'ailleurs ça ne s'invente pas ! Il était temps, sinon j'allais faire un malheur.

C'est maintenant que vous allez faire un malheur !

Dans le sens positif, Oui. Christophe m'a payé des maquettes, parce que je n'en pouvais plus d'investir mon temps et mon matériel pour que mes cassettes tra”nent dans des piles. Aux côtés de celles d'Adamo, d'ailleurs. 0n pense ce qu'on veut d'Adamo, mais quand même merde, il a des ventes ! Il ne devait pas avoir à faire des cassettes lui non plus. Bref j'intéressais Virgin. J'intéressais Sony, ils sont venus me voir à Wazemmes. En fait, je crois que beaucoup de producteurs ont secrétement envie de me signer, mais que ils ont aussi peur de moi. Peur pour leur place, parce que j'ai une réputation d'emmerdeur. Je suis arrivé à reculons chez Tôt ou Trad. Le premier rendez-vous s'est mal passé, parce que j'ai quand même 25 ans de navigation sans capitaine derriére moi. Et puis, Vincent Frérebeau, le directeur artistique, m'a convaincu d'enregistrer en France, ce que je ne voulais surtout pas, et de prendre Josef Racaille pour les arrangements. Non seulement, il a obtenu tout cela sans conflit, mais en plus je ne le regrette pas. J'ai maintenant une belle équipe autour de moi, un bel outil de travail. Ils sont assez finauds pour m'approcher sans me toucher, ils me foutent la paix. J'ai négocié mon contrat avec l'aide d'un avocat, et j'ai obtenu qu'on m'offre un piano. Allez-vous jouer le jeu de la promotion ?

Je suis un homme de parole, dans touS les sens du terme. Répondre aux interviews Fait partie du métier, je l'ai toujours assumé. Mais je ne fais aucune émission pour les animateurs. Je ne suis pas ami avec eux, je ne sais pas o ils habitent et je ne les croise jamais dans la rue. C'est pour le public que je viens dans leurs émissions. Je le fais en professionnel, mais sans aucun esprit corporatiste. Il s'agit de rester crédible. Si je ne fréquentais que des professionnels de la communication ou des gens de spectacle, je finirais par écrire Toute La musique que j'aime, ou La guitare dont je joue... Comme Je ne veux pas tourner en rond, je voyage dans d'autre milieu. Vos albums sont-ils exportés ?

J'ai chanté à Phnom Penh et en Hongrie, en allant frapper aux portes. ça faisait longtemps que je voulais faire ce genre de voyage de hippie...

Et le Japon, la Corée ? Ces pays sont assez friands de chanson française, d'habitude.

Je vous remercie de m'y faire penser, je vais en parler à mon label ! Pour trouver matiére à chanter, pour vous forger un vécu, vous avez monté divers projets autour de vos péniches, dans les années 80. Aujourd'hui, quelles sont vos activités annexes à la chanson ?

J'ai écrit et mis en scéne une piéce de théâtre 2112, pour la compagnie des Oiseaux Mouche. Il y a une grande part d'interactivité dans ce projet, avec un ordinateur sur scéne, qui sera manipulé par les acteurs, tous handicapés légers. C'est grâce à ce projet que je me suis retrouvé à Wazemmes. J'habitais à Saint-Omer quand on m'a proposé une résidence d'artiste pour monter la piéce. Je l'ai pris au pied de la lettre. J'ai retapé une vieille maison fond de cour, bâtie en 1899. Je suis déjà présent sur Internet en tant qu'usager, mais je compte y monter un site, et puis je retape une maison au Maroc. Là-bas, c est génial, pour le prix d'une moto 125, tu construis une maison sur mesures. Je suis un peu hors-pistes, bien sûr...

Ce qui vous va bien. Composez-vous différemment selon que vous êtes à Wazemmes ou au Maroc ?

Oui. La seule chanson en anglais du CD, un avant-goût de l'album anglophile que j'ai dans mes tiroirs, je l'ai composée au Maroc. Car Stevens et Jimi Hendrix sont venus travailler à Essaouira, pas trés loin, et je trouve que ça se sent un peu.

La tournée en duo avec Mathieu Boogaerts a-t-elle joué un rôle positif ?

Oui. Un jeune peintre lillois m'avait fait découvrir son disque. Et puis on m'a dit qu'il m'aimait bien, ce qui est assez rare pour que je m'en souvienne. La tournée s'est trés bien déroulée, artistiquement et humainement. à part cette expérience, et mon travail avec Albert Marcœur il y a Vingt ans, je ne peux pas dire merci à mes collégues chanteurs. C'est sans aigreur, mais sans merci. Je me fais une plus haute idée des collaborations d'artistes qu'un duo pour un plateau télé. Une émission n'est pas un atelier de création. Mathieu Boogaerts a rejoint Matthieu Chédid, alias M, à la fin d'un concert de ce dernier, et ils ont repris ensemble Bébé éléphant.

Aimez-vous être repris ?

Merci, Mathieu. Merci aussi à tous les mômes qui chantent cette chanson dans les colos. évidemment, j'aime être repris. Je pense que mes chansons pourraient subir mille traitements musicaux différents, et je voudrais entendre ça. Je suis plus repris par les amateurs que par les professionnels.

Vous avez aussi nettement inspiré d'autres chanteurs, comme Charlelie Couture, à ses débuts. Pensez-vous que votre absence médiatique a favorisé des plagiats ?

Moi-même, je pompe d'autres chanteurs. Bébé éléphant m'a été inspiré par une protest-song du banjo•ste américain Derroll Adams. Je retranscris, je mets mon grain de sel, et on tisse ensemble la culture populaire. Je suis le relais de ceux qui m'ont précédé.

Un canal plutôt qu'une source ?

Bien vu.

Sur ce nouvel album, vous reprenez des chansons déjà publiées comme Les Tchéques, qui ouvrait l'album " Inédick " de 92, ou Il pleut. Vous vous êtes déjà repris vous-même par le passé. Pourquoi ces retours sur certaines chansons ?

Même si je suis moins prolixe qu'autrefois, j'aurais pu choisir de mettre des chansons inédites. Il pleut est sorti en 78 sur un vinyle pressé à mille exemplaires, perdu dans une embrouille d'autoproduction. Disons qu'un peu de pluie me semblait bienvenue dans cet album torride. Les Tchéques, telle qu'elle était sortie, seul à la guitare, c'était une version pour ethnomusicologues ! Joseph Racaille a enrobé l'affaire, et le label en a fait le premier single. Moi, je voulais sortir Approche-toi ou Tu ménes ta vie. Mais si on m'écoutait, Bruxelles n'aurait pas figuré sur mon premier album ! Je me dis que j'ai bien fait de remettre I1 pleut et Les Tchéques puisqu'on ne les avaient pas entendues sur les autres albums.

" On ne peut plus se contenter de militer vaguement dans les plans de la gauche pour se donner bonne conscience. Il faut travailler, progresser, ne plus chanter pour la milliéme fois les ghettos de la Havane ou les avions fous. Nous n'avons pas été assez autocritiques par rapport aux jeunes qui émergent actuellement... " Pourquoi qualifiez-vous votre album de " torride " ? Il s'agit de la qualité de l'enregistrement. Avec l'ingénieur du son, Dominique Blanc-Francard, j'ai voulu associer aux techniques numériques l'esprit analogique. Garder la chaleur du son. Wazemmes, à sa façon, est un endroit torride.

Il y a des vraies rues, avec des mômes, des vieux, des gens qui s'attardent, d'autres qui dansent dans les cafés en pleine aprés-midi. C'est un quartier voyou, ça me plait.

Pourquoi le titre Approche-toi ?

Pour inviter les gens à s'approcher de " Attila Jozsef ", de " Rabbi Jésus ", de la pluie... Pour la pochette, je voulais poser avec une bombe dans les mains. Les gens de Tôt ou Tard m'ont dit que mon public acquis comprendrait, mais sûrement pas les autres. Alors, on a fait une séance photo au parc de Bagatelle avec Jean-Baptiste Mondino.

Mondino a un côté glamour qui était absent de votre univers. Vos anciennes pochettes sont souvent, heu... simples !

Souvent bâclées, c'est clair. Je n'aime pas le cinéma, ni la télé, et mes concerts ne sont pas trés visuels. Ce n'est pas mon truc. Pour la pochette de " Fréres ", par exemple, on m'a proposé des coups de main que j'ai refusés parce que je ne pouvais pas payer. Alors, elle fait trés " autoproduit ", c'est un peu voulu. C'est moi qui ai demandé Mondino, parce que j'ai bien aimé le poisson dans la poche de Thomas Fersen, pour son dernier album. J'ai fait moi-même la mise en page des textes dans le livret.

Malgré les zigzags de vie et de carriére, à 45 ans, vous avez encore des éclairs d'une grande candeur. Je pense à la chanson Orbre, à ce lumineux refrain qui dit : " Je te fais chevalier de la feuille d'or "... Comment gardez-vous cette fra”cheur d'expression ?

J'ai envie de parler de cette chanson. Je l'ai écrite pour un petit antillais aux boucles dorées qui n'avait plus rien d'un enfant. Je n'ai pas couché avec lui, bien que nous ayons dormi dans le même lit, et qu'il avait l'âge légal. Un enfant de la DASS, frappé par sa tante noire. Parce qu'il n'y a pas que les blancs qui soient violents.. I1 venait vers ma péniche pour jouer avec son chien, il s'intéressait au bateau. Je l'ai emmené en course avec moi. Je lui ai demandé : " à quoi penses-tu ? " Et ce grand enfant sérieux m'a répondu : " à ma mére ". C'est une histoire banale, hélas mais quand même... cette tristesse J'ai voulu l'honorer, lui donner des lettres de noblesse. Comme c'était l'automne, j'ai imaginé cette cérémonie chevaleresque. Dans le mot Orbre, il y a de l'or, de l'arbre. Phonétiquement, c'est aussi un anagramme de son prénom, Robert. Je peux le dire parce qu'il est reparti aux Antilles. D'habitude, j'évite de nommer mes amis dans les chansons. C'est comme ça que j'avais perdu Michel...

Le Michel de Bruxelles ?

Oui. (11 tourne la tête, regarde les clients du café.)

Si ça vous embête, on n'en parle pas.

Non, je suis ému d'avoir parlé de Robert. Michel, je l'ai revu à Wazemmes récemment... (Silence.)

Qui aimeriez-vous rencontrer ?

Des musiciens de jazz. J'ai peu d'envies du côté de la chanson. à Genéve, j'ai croisé Dominique A., dont j'ai bien aimé le côté rude. La rage sur la pointe des pieds. Les gens de ma génération, les Higelin, Lavilliers, Le Forestier, n'ont pas cette grâce et cette modestie. La nouvelle génération cherche davantage, elle se met en position de fragilité. On ne peut plus se contenter de militer vaguement dans les plans de la gauche pour se donner bonne conscience. Il faut travailler, progresser, ne plus chanter pour la milliéme fois les ghettos de la Havane ou les avions fous. Nous n'avons pas été assez autocritiques par rapport aux jeunes qui émergent actuellement. Je me mets dans le même sac. Quand je réécoute mon premier disque, je le trouve guimauve. Jeune chien mou, désarticulé. J'avais peu de vécu.

Il y a des circonstances o la guimauve a son charme. Maintenant que vous avez plus de choses à dire, pourquoi êtes-vous moins prolixe ?

Parce que c'est plus facile d'écrire ses états d'âme que de raconter une histoire. Maintenant, j'aime les chansons qui sont comme de petites religions, qui trouvent du sens, qui évoquent une morale. Mon vécu me rend plus exigeant.

Il était logique que vous commenciez par des chansons de présentation, à la premiére personne, et que vous proposiez ensuite un regard sur le monde...

J'ai un disque de paysans tartares. Avant de chanter leur chanson, ils disent systématiquement leur nom, leur âge et le village d'o ils viennent. Sur scéne, j'honore mon public avec un tiers d'anciennes chansons, dont Bruxelles et Bébé éléphant. Une fois rassurés, je les emméne vers des choses plus corsées. Pas de reprises, sinon La Chanson du vieux chanteur que j'ai adaptée du titre de Bessie Smith, Nobody Knows you when you're down and out.

écoutez-vous beaucoup de musique chez vous ?

Je fuis le bruit. Il y a une bonne couche de poussiére sur ma radio. Je conseille quand même la collection Actes Sud, avec un petit livre qui accompagne chaque CD.

Parmi vos références littéraires, vous citez volontiers l'Oulipo et le collége de Pataphysique. Pourtant, c'est Rimbaud que vous avez mis en musique sur l'album " Fréres ". ..

J'avais écrit à René Char, mais le Collége est en sommeil. De toutes façons, je regrettais qu'il ait ce côté poussiéreux, typique de la littérature française. Rimbaud, il jouait déjà avec les maux. M.A.U.X. Et il ne se tenait pas à l'écart de la vie. Pour s'occuper d'armes et de soldats en Abyssinie, il ne fallait pas être un adolescent éthéré. On le soupçonne même d'avoir tué un homme sur un chantier, en Créte. C'était un voyou céleste, mais aussi un voyou tout court.

Vos textes donnent un côté onirique aux moindres détails du quotidien. Même le pain aux raisins de Coutances a une dimension mystérieuse. Votre écriture est distanciée, comme en apesanteur. Est-ce que vous chantez les choses de ce monde pour vous persuader de leur existence ?

être artiste de variétés me permet de mener une vie variée. J'aime me sentir étonné par le monde. ça me gratte de mesurer les épaisseurs, l'intérieur des choses. C'est le " Stream of Consciousness " , James Joyce qui écrit 900 pages sur une journée de la vie d'un homme... Je me surprends à déshabiller les gens, à détecter les mensonges. Moi, je ne mens jamais. J'aime ces sauts de l'esprit, mais je cherche leur cohérence. Rester dans le décousu, c'est paumant. En tant que Hollandais, j'ai un côté trés rationnel, je veux gérer le temps et l'espace.

êtes-vous un grand rêveur nocturne ?

Oui. Je fais de trés beaux cauchemars !

Quel genre ? Une signature avec une maison de disques ?

(rires) Non, c'est plus terrible que la réalité. On est avec une fille et trois secondes aprés, c'est sa sœur. Tour est décousu... La période charniére entre le sommeil et le réveil est souvent une source d'inspiration. La chanson C'est dans les rêves m'est venue à ce moment-là.

Votre mére dit que vous étiez un enfant doux et facile jusqu'à cinq ans, et puis que " le vent vous a pris ". Que signifie cette expression ? Le vent sonne comme la mort, dans cette phrase. Mais le vent dans les arbres, c'est déjà de la musique. De toutes façons, mourir n'est pas une catastrophe. On meurt souvent dans vos chansons : L'institutrice, Mireille... Pensez-vous à votre propre mort ?

Je l'ai rêvée. J'étais à l'avant d'une vieille 404, et je critiquais la répression impérialiste. Quand je me suis retourné, mon pére était à l'arriére, le canon d'un flingue pointé vers moi, et il a tiré. Je me suis réduit comme une poupée russe, sans angoisse. C'est beau.

êtes-vous un ovni au sein de votre famille ?

Quand j'ai dit que je ne mens jamais, c'est un peu faux. La famille est l'école du mensonge. Ils savent mon homosexualité depuis une quinzaine d'années, ils connaissent ma vie politique. Il semblerait que les enfants de mes fréres et sœurs viennent vers moi... Moi, j'ai quitté le nid et voilà.

Pourtant, la notion de famille reste importante à vos yeux. Avec Albert Marcœur, ou sur vos péniches, vous avez recréé des familles...

Des familles choisies, oui. Mais, une fois de plus, je ne me sens pas faire partie d'une famille d'artistes. Dans une émission de Foulquier, j'étais invité en même temps que Pierre Barouh. Des années avant, je lui avais envoyé une cassette avec une chanson pour Maurane qui s'appelait Adieu Verdure, que je n'ai jamais enregistrée, d'ailleurs. Je me sentais plutôt en affinité avec le personnage de Barouh, mais il ne m'a même pas répondu. Quand Foulquier a parlé d'un esprit de famille entre nous, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que la famille était assez désunie. à Françoise Hardy, j'avais proposé Il pleut et Château d'Edgar Allan Poe, qu'elle a trouvées trop spéciales, trop littéraires. Je crois qu'elle voulait rester comme une fleur, ne pas s'abaisser au brin d'herbe. Pourtant, les Chinois font des poémes entiers sur les brins d'herbe... Dutronc est arrivé dans la piéce et m'a envoyé sa fumée de cigare dans la figure, voilà tout. Mais je rêvais de rencontrer Françoise Hardy, qui représentait pour moi une grâce trés française, le charme et l'élégance. Une chanson comme La maison o j'ai grandi a bercé mon adolescence.

En l'écoutant, pensiez-vous devenir chanteur ?

Pas du tout. Je voulais devenir ingénieur agronome, je me voyais comme une sorte de " super paysan ". Je me suis bien planté ! C'est pour ça que j'avance à reculons dans la chanson.

Admettons que vous puissiez parler au petit garçon que vous étiez. Que lui diriez-vous ?

Ah, c'est dur comme question... Je lui dirais : " Dis bien, vois bien ". Je lui ferais un peu la morale, quand même. Je lui conseillerais de ne pas trop tenir à ses plans sur l'avenir. Pas de programme précis. Regarde la route le plus loin possible, comme quand il y a du brouillard.

 

Propos recueillis par Pierre Fageolle, à Paris, le 13 octobre 1997.

 

Discographie CD: " Approche toi " (Tôt ou Tard/WEA), Best of simple ou double, et réédition digipack du premier album (Polydor), " Inédick ", " Ullegaria ", " Chansons fleuves " et " Fréres " (Média 7). o Livre : Dick Annegarn, par Jacques Gandon, coll. Poésie et Chansons n° 66 (Seghers, 1990). o Songbook: 20 chansons pour guitare et voix (Warner Chappell, 1997). o En concert : le 18 juillet aux Francofolies de La Rochelle, le 25 à Berniéres, le 26 au Paléo Festival de Nyon, le 28 à Bolléne.