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Synopsis

Il s'agit d'un film documentaire d'un format de 52' sur les musiques berbéres au Maroc. À partir des 7 rythmes chleuhs, on aborde les divers composants des musiques maghrebines: musiques rituelles berbéres (amakel, achelhaoui, ajmek, tamsoust, taghouari), musiques populaires arabo-andalouses (chaabi), et musiques sacrées (agnaoua). Tournages en campagne, en ville, et en studio devraient donner une palette de la musique marocaine aujourd'hui. Historique Le Maroc, comme tous les pays du Maghreb, comprend divers peuples, langues et musiques. Au début étaient les berbéres, peuple de bergers. Depuis la conquête musulmane assimile-t-on le Maghreb au monde arabe. Les berbéres y représentent pourtant encore aujourd'hui une minorité de plus de 50% avec leurs langues (tamazight, tarifit, chleuh), leurs coutumes (mokadems, moussems) et leurs musiques. Ils sont musulmans et ouverts aux roumis (ceux de Rome). C'est autour des villes d'Agadir et de Marrakech et plus généralement dans le sud-marocain qu'on trouve les chleuhs.

Développement

C'est fort de ses connaisances au Maroc que Dick Annegarn et Raïs Mohand sont les guides de ce voyage parmi les musiciens marocains d'aujourd'hui. En effet faut-il mieux connaître cette réalité
berbére, parce que les réalités occidentales ne correspondent pas. Il n'y a au Maroc ni salles de spectacle, ni studios, ni disquaires et peu de programmes de radio ou de télévision berbéres. C'est dans les souks, les fêtes et en fait partout dans les rues et les bus qu'on entend cette musique. Les sept rythmes permettent d'avoir un éventail de cette réalité marocaine. Les rythmes amakel, achelhaoui, ajmek, tamsoust, taghouari sont des rythmes spécifiquement berbéres qui nous permettent d'illustrer la vie dans les campagnes correspondant à ces rythmes: montagnes de Tizi N'test, campagnes d'Ida Ouissern prés d'Essaouira, vie sur les bateaux des pêcheurs. Il y a des rythmes qui par des battements de mains ou des qarqaouins (crotales) accompagnent des chants collectifs. D'autres ont récemment emprunté des percussions comme le tamtam, le ganga (tambour), le bendhir (tambourin) aux autres cultures nord-africaines. Les chants sont des chants de réjouissances ou fêtes agricoles ou encore des rites religieux (mariages, circoncisions). Dans le village de Raïs Mohand nous assisterons à une fête traditionnelle. La musique agnaoua est à part. Son origine est africaine. Elle est pratiquée à l'occasion des fêtes du moussem, pour des scéances d'exorcisme et se veut guérisseuse. Les incantations sont coraniques. C'est une musique prés du blues en lien avec les rites vaudous. Elle est aussi pratiquée dans les souks et les gares routiéres pour accompagner les voyageurs dans leurs attentes et inquiétudes. Raïs Hassan nous y accompagnera. Nous verrons aussi Cherif Regregi dans sa boutique-école gnaoua. Nous ne pourrons pas éviter une certaine folklorisation au contact d'un tourisme hippie. C'est en effet dans les années '70, grce Jimmy Hendrix et Led Zeppelin, que cette musique a été découverte. Aujourd'hui L'Orchestre National de Barbés, Gnaoua Diffusion sont la version française de cette fusion world. Le chaabi est la plus arabo-andalouse. C'est la base de toutes les musiques populaires du Maghreb. Le raï en est un des exemples le plus récent. Si le raï est peu écouté chez les berbéres marocains, nous rencontrerons Raïs Marrakchi, la vedette du moment, qui est un des plus grand vendeurs de cassettes au Maroc. C'est un des seuls à passer dans les salles de cinéma de province. Nous rencontrerons aussi son producteur et ses musiciens. Par cuménisme, pouvons-nous joindre une séquence avec une vedette du chaabi arabo-andalouse comme cheb Khaled ou Faudel.

Intentions
Ce film ne se réclame cependant pas du document encyclopédique ni musicologique. Ce sera un document vivant. C'est en effet sur leur lieux de vie que nous entendrons la musique, le chant et la poésie chleuh. Nous aborderons aussi les difficultés que ces musiciens ont, comme tous les marocains, à survivre. Beaucoup d'entre eux pratiquent d'autres métiers comme la pêche, l'agriculture et certains métiers saisonniers. Nous voulons rendre hommage à une de ces minorités culturelles qui s'avérent être d'une importance majeure. Le blues et la pop n'ont-ils pas eux aussi souffert d'une marginalisation injuste, aujourd'hui largement rattrapé par l'histoire. La culture berbére devraient un peu plus intéresser les barbares que nous sommes.

Tournage

A travers ces chassés croisés de protraits d'artistes, nous privilégierons les séquences aux interviews, de maniére à ce que les musiciens se racontent et traduisent leur poésie. Poésie d'amour, de voyage ou la nature et Dieu sont témoin de la tourmente. La narration sera donc construite par un montage convergent des séquences. Nous composerons la traduction de la notion de temps propre au Maroc, à l'aide de l'agencement d'images organiques (paysages, gros plans...). Bande son Les sons d'ambiances auront une importance primordiale dans ce documentaire musical. Ils seront en corrélation et en juxtaposition avec les chants et les musiques. En ce qui concerne les ambiances, il y aura des enregistrements précis de la réalité selon la nature de l'événement filmé. Nous voulons ainsi obtenir des sons d'une couleur et d'une durée qui permettront de nous renseigner sur les dimensions propres à l'espace de chaque séquence. Une masse compacte, acoustiquement confuse, dans les souks ou dans les bus, s'alternera à des matiéres sonores plus ténues en rapport avec le timbre de certains instruments. Un son riche avec une efficacité symbolique et dramatique suggérera non seulement le hors-champ mais également le développement d'images mentales. Ce n'est donc pas systématiquement le son de l'événement, cela pourra aussi être parfois un son extra diégétique.
Dick Annegarn
Ce chanteur (200.000 albums, 25 ans de carriére) est reconnu aujourdhui pour ses chansons et son attitude critique et rigoureuse à l'égard des médias. Sa réputation anti-showbizz cachait en fait une envie d'explorer les possibilités qu'offrent les médias pour révéler d'autres réalités. Ses chansons font souvent référence à d'autres cultures. Il a uvré dans la vie associative en banlieue parisienne. Il a passé une partie de sa vie à voyager (pays de l'Est, Asie du sud-est, Afrique du nord, Afrique australe...). Depuis une dizaine d'années, il fréquente un douar berbére prés d'Essaouira, dans le sud-marocain o il a une maison. Il a fait signer l'artiste berbére Raïs Mohand chez Warner pour un CD/CD-Rom "AZORF"en 1999. Ensemble, ont-ils tourné en France (Bataclan, New Morning), Belgique et Hollande.
Laurent Barthelemy
Né en 1965, à Nancy. Aprés une maîtrise de cinéma et audiovisuelle en 89, il travaille quatre ans alternativement comme assistant réalisateur, assistant opérateur et cameraman (clips, films institutionnels et spots publicitaires). Depuis 93, il se spécialise comme chef-opérateur Free-lance. Inscrit au planning de Paris Premiére, avec à son actif plus de 800 sujets pour la chaîne, il alterne avec d'autres productions (M6, TF1, Surprises-surprises...), reportages, magazines et documentaires. Une solide expérience des tournages institutionnels à l'étranger en qualité de réalisateur-opérateur l'a amené à parcourir fréquemment, ces derniéres années, l'Asie et l'Amérique latine pour ELF, Edf-Gdf et Thomson. Cette année, il réalise pour France 3 un documentaire de 52' sur le chanteur Dick Annegarn et sur lequel on entrevoit Raïs Mohand.
Bruno Leneveu
Né en 1967 à Paris, il rentre à la Cinq en 1989 comme mixeur o pendant trois ans, il couvre les news, travaille sur des documentaires et des reportages, participe aux grands rendez-vous sportifs (Paris-Dakar TF1). Au planning de Paris Premiére depuis 92, il a à son actif plus de 1000 sujets et suit tous les événements culturels et sportifs de la chaîne comme le Festival d'Avignon, le Festival de Cannes, les Transmusicales de Rennes, le Midem, Paris Modes etc... Spécialiste du reportage, il alterne films institutionnels et documentaires avec différentes productions (Galaxie-Presse, Sunset-Presse et Capa...). Son expérience des tournages à l'étranger l'a amené à travailler également pour Zones Interdites et Envoyé Spécial. Polyvalent, il réalise aussi des films de commande avec son propre matériel.